Une passion partagée avec les tisseuses du Maroc

Durant les semaines passées au Maroc cette année, j’ai visité plusieurs ateliers et coopératives de tissage des tapis urbains à Casa et à Salé et des coopératives d’artisanes du tapis rural et de hanbels (tapis tissés ruraux) dans le Moyen Atlas. J’ai été séduite par les motifs et les couleurs qui traduisent l’imaginaire des femmes berbères. Issues de cultures très différentes et vivant dans des contextes forts différents, elles et moi partageons le même besoin de cet espace intime, ce moment de solitude devant le métier où ce geste immuable nous situe dans la continuité, dans le fil du temps. Les heures passées au métier, presque immobiles à répéter le même geste, à garder notre attention sur le même objet, nous offre une pause pour s’abandonner au rêve. Il me tarde de monter à nouveau mon métier. Tisser est en quelque sorte mon ancrage dans la vie. En exécutant ce geste, je me retrouve, car dans la vie, je me perds. Ce geste me permet de me recentrer.